(Une version française suit en dessous)
The following is the text of my remarks at UNESCO during a meeting organised by the NGO-UNESCO Liaison Committee with the support of the Association of Former UNESCO Staff Members and the French Commission for UNESCO.
It’s a great pleasure for me to return today to UNESCO to mark the International Day of Peace and this year’s official theme of cultivating a culture of peace. I want to thank Patrick Gallaud and all of you who have made this possible.
We live in dangerous times. I begin by quoting the remarks of Secretary General Antonio Guterres when he rang the peace bell for this year’s celebration.
. . . peace is under threat. “War is on the march.
From the Middle East, to Sudan, Ukraine, and beyond, we see bullets and bombs maim and kill; bodies piled high; populations traumatised; and buildings reduced to rubble.
Meanwhile, the foundations of a peaceful world are fracturing.
Geo-political divisions are widening.
Inequalities are growing.
Disinformation is fanning the flames of hate.
New technologies are being weaponised with no guardrails.”
Guterres does not say, but we can say that we are living in a culture of war.
But he does say, and I quote, “In short, we must ‘cultivate a culture of peace.’”
How can this be done? Today is a good beginning, as we celebrate the dance. But where do we go from here?
I have a proposal. Let us relaunch the Manifesto 2000.
Recall that for the International Year of Peace to begin this century, the Manifesto was sponsored by UNESCO and the United Nations and 75 million people signed up to promote a culture of peace in their daily lives.
In India and Nepal and other countries, the NGO Brahma Kumaris collected millions of signatures.
In Colombia, thanks to the efforts of UNICEF, 40% of the population signed up. I like to think that it prepared the ground for the eventual peace accords in that country.
In Brazil, led by the office of UNESCO and distributed during Carnaval, there were 15 million signatures.
In Algeria, the head of the UNESCO office asked us to come take the boxes of signatures in his office because there was no more room to enter. The Manifesto was sung from the mosques and distributed on the streets by the scout movement.
The incoming Director-General of UNESCO, Koijiro Matsuura, was surprised to receive a visit from a youth delegation from Japan bringing one million signatures gathered by the UNESCO Federation.
In Korea, also, there were a million signatures gathered by the civil society partners of the National Commission for UNESCO.
Imagine the effect if this could be done today!
Is it possible? Why not?
The people of world are ready. We see this again this year as the number of people engaged in activities for the International Day of Peace continue to mount throughout the world, even in countries torn by war such as Russia and the Ukraine.
Are UNESCO and the United Nations ready?
At the recent high-level forum on the culture of peace at the United Nations, the European Union, previously opposed to the culture of peace initiative, now said the following: “In line with the theme of today’s event, the European Union fully agrees that we must cultivate and nurture a Culture of Peace for present and future generations.”
Among the great powers at the United Nations, that leaves only the United States that would not be in favor of a new initiative like the Manifesto for a culture of peace, despite the fact that the UN International Day of Peace is celebrated in almost every one of its states.
Why not launch a new Manifesto on the occasion of the year 2025, the 25th anniversary of the Manifesto 2000? It could easily be adopted by the General Assembly and the Secretary-General, and could then inspire governments and civil society, including international organizations to mobilize “We the peoples” of the world to promote the transition from a culture of war to a culture of peace.
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Ce text est le contenu de mon discours à l’Unesco lors de la réunion organisée par le collectif des ONG partenaires officielles de l’UNESCO en coproduction avec l’Association des Anciens Fonctionnaires de l’UNESCO et le soutien de la Commission nationale française pour l’UNESCO.
C’est un grand plaisir pour moi de revenir aujourd’hui à l’UNESCO pour célébrer la Journée internationale de la paix et le thème officiel de cette année, la culture de la paix. Je tiens à remercier Patrick Gallaud et tous ceux d’entre vous qui ont rendu cela possible.
Ou sommes-nous?
Nous sommes dans une époque dangereuse. Je commence par citer les propos du Secrétaire général Antonio Guterres lorsqu’il a sonné la cloche de la paix pour la célébration de cette année.
“… la paix est menacée.
La guerre est en marche.
Du Moyen-Orient au Soudan, en passant par l’Ukraine et au-delà, nous voyons des balles et des bombes mutiler et tuer, des cadavres s’amonceler, des populations traumatisées et des bâtiments réduits en décombres.
Pendant ce temps, les fondements d’un monde pacifique se fracturent.
Les divisions géopolitiques se creusent.
Les inégalités se creusent.
La désinformation attise les flammes de la haine.
Les nouvelles technologies sont utilisées comme armes sans aucune protection.”
Guterres ne le dit pas, mais nous pouvons dire que nous vivons dans une culture de la guerre.
Mais il dit, et je cite : « En bref, nous devons « cultiver une culture de la paix ». »
Comment cela peut-il être fait ? Aujourd’hui est un bon début, puisque nous célébrons la danse. Mais où allons-nous à partir de maintenant ?
J’ai une proposition. Relançons le Manifeste 2000.
Rappelons que pour l’Année internationale de la paix qui a marqué le début de ce siècle, le Manifeste a été parrainé par l’UNESCO et les Nations Unies et il a été signé par 75 millions de personnes s’engageant à promouvoir une culture de la paix dans leur vie quotidienne.
En Inde, au Népal et dans d’autres pays, l’ONG Brahma Kumaris a recueilli des millions de signatures.
En Colombie, grâce aux efforts de l’UNICEF, 40 % de la population s’est inscrite. J’aime à penser que cela a préparé le terrain pour les éventuels accords de paix dans ce pays.
Au Brésil, sous l’impulsion du bureau de l’UNESCO et distribuées pendant le Carnaval, il y a eu 15 millions de signatures.
En Algérie, le chef du bureau de l’UNESCO nous a demandé de venir récupérer les boîtes de signatures dans son bureau car il n’y avait plus de place pour entrer. Le Manifeste a été chanté dans les mosquées et distribué dans les rues par le mouvement scout.
Le nouveau directeur général de l’UNESCO, Koijiro Matsuura, a été surpris de recevoir la visite d’une délégation de jeunes du Japon apportant un million de signatures recueillies par la Fédération japonaise de l’UNESCO.
En Corée, également, il y a eu un million de signatures recueillies par les partenaires de la société civile de la Commission nationale pour l’UNESCO.
Imaginez l’effet si cela pouvait être fait aujourd’hui !
Est-ce possible ? Pourquoi pas ?
Les peuples du monde sont prêts.
Nous le constatons encore cette année lorsque le nombre de personnes engagées dans les activités organisées pour la Journée internationale de la paix ne cesse d’augmenter partout dans le monde, même dans des pays déchirés par la guerre comme la Russie et l’Ukraine.
L’UNESCO et les Nations Unies sont-elles prêtes ?
Lors du récent forum de haut niveau sur la culture de la paix, l’Union européenne, auparavant opposée à l’initiative pour la culture de la paix, a maintenant déclaré ce qui suit : « Conformément au thème de l’événement d’aujourd’hui, l’Union européenne convient pleinement que nous devons cultiver et entretenir une culture de la paix pour les générations présentes et futures. »
Parmi les grandes puissances des Nations Unies, il ne reste que les États-Unis qui ne seraient pas favorables à une nouvelle initiative comme le Manifeste pour une culture de la paix.
Pourquoi ne pas lancer un nouveau Manifeste à l’occasion de l’année 2025, 25eme anniversaire du Manifeste 2000? Il pourrait être facilement adopté par l’Assemblée générale et le Secrétaire général, et pourrait alors inspirer les gouvernements et la société civile, y compris les organisations internationales, à mobiliser « Nous, les peuples » du monde pour promouvoir la transition d’une culture de guerre à une culture de paix.